Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un élan de poésie
Un élan de poésie
Publicité
Un élan de poésie
Archives
28 décembre 2007

Un déversoir pour ma rage.

+

Subite envie d'écrire.
Crise d'angoisse, mais où est-il ? Où ? Où ? OU ? Ce petit cahier rouge insignifiant et pourtant chargé à en déborder de moi. Je l'ai retrouvé sous une pile de papiers sans intérêt, mon coeur a ralenti et moi j'ai levé mon stylo. Je suis folle de tenir ce journal. Cinq minutes d'égarement après plus d'un mois sans l'ouvrir, et me voilà perdue. Ridicule. Je n'avais plus ressenti ce besoin impérieux depuis qu'on m'avait tué mon chat. La fontaine d'encre s'était tarie et toutes mes incertitudes restées enfouies au plus profond de mon coeur. Je me suis tout caché, j'ai remis à plus tard. Inutile de préciser que je n'ai pas réussi à prendre la moindre photo douée d'un minimum d'intérêt. J'ai joué à être heureuse, à être la fille qui ne doute pas et se fout de tout. Je crois qu'ils n'ont pas été dupes, mais moi, oui. J'ai abondamment fait la fête, j'ai tellement bu que mettre de côté le vide et la profondeur abyssale de mon abscence de sentiments a été ridiculement (et tristement) simple. Rien ne me brûle le coeur, mais il n'est pas gelé. Il a peur. Noël est passé. Mon I-Pod, des cds, des dvd, Edward Hopper, des fruits, du chocolat.
En même temps que je repoussais toute velléité d'écriture, je me suis jetée à corps perdu dans la culture. Kafka, Dostoïevski, Le Clézio, Verlaine, Nerval (pour ne pas changer), Cendrars, Voltaire, Wilde, Vian, Gide en pas un mois. J'ai ressorti mes albums d'anthologie et les disques de jazz de mon père, j'ai relu mes livres d'art comme pour les apprendre par
coeur. La musique classique aussi, je m'y suis frottée. J'ai écouté Ravel, Debussy, Rachmaninov, et j'ai tellement frappé sur mon piano que j'ai achevé le manuel de la deuxième année et que mon prof ne sait plus quoi me donner.
Et maintenant j'ouvre les yeux. Je ne sais même pas pourquoi. Le jeu facile de la fête, du tournis qu'on se donne volontairement, des regards et des sourires échangés tout pleins d'arrière-pensées ne m'intéresse plus. Oh, bien sûr que je ne vais pas m'arrêter. Mais ça ne me remplit plus. Me trouver un copain m'intéresse encore moins. Je me sens froide comme un glaçon. J'en veux pas. Plus. Je sais pas. Je vais essayer de ne pas me laisser dévorer par mes ambitions et mon
orgueil effroyable. Je suis quelqu'un d'éxecrable, au fond, mais ils ne le savent pas. Encore. Au fond, je parle beaucoup, tout le temps.
Laisser voir pour mieux cacher.


Ca c'est la crise et la tristesse
Et puis l'angoisse et puis le stress
On n'oublie rien de rien de rien
De demain ou d'après-d'main

Il n'y a plus qu'un seul choix
Il suffit de savoir freiner son émoi
Ah l'infernale cholérique
Internationale et dramatique
Ah c'est la confusion
L'ivresse et la passion
Vous n'avez qu'à faire comme ça
Il suffit de savoir freiner son émoi.


[Noir Désir, bien sûr, le zen émoi]

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité